« Mission accomplie »

Les Deaflympics d’hiver 2019 qui viennent de s’achever en Italie (12-21 décembre), ont permis aux deux skieurs français , Nicolas Sarremejane et Thomas Luxcey, de ramener cinq médailles (3 argent, 2 bronze) à la délégation Tricolore. Malgré l’absence de titres, ils ont montré toutes leurs qualités sur la neige transalpines pour, pourquoi pas, susciter des vocations et attirer de nouveaux skieurs sur les compétitions nationales.

Ce n’était pas évident de se projeter dans cette compétition tant les rendez-vous internationaux réservés aux sourds et malentendants se font rares. Malgré tout, Nicolas Sarremejane et Thomas Luxcey, participants réguliers aux compétitions valides, ont pu montrer tout leur talent de glisse et valider leur travail réalisé tout au long de l’année. Christian Femy, directeur sportif du ski Handisport français : « La mission a été accomplie par nos deux skieurs que l’on savait potentiellement médaillable. Mais entre le potentiel et la réalité du terrain, il existe toujours une différence qu’il faut savoir combler le jour J. Cela a été le cas, bravo à eux. On partait un peu dans l’inconnu car sans trop de repères par rapport à la concurrence, qui s’est révélée très dense. Nicolas et Thomas ont rapidement rassuré tout le monde de leurs qualités et de leur forme du moment ».

Avec trois médailles d’argent et deux de bronze, le bilan est aussi bon qu’il y a quatre ans où les Français avaient également récolté cinq médailles. Il manque pourtant l’or, à la différence de 2015, qui aurait pu s’offrir à eux. « Lors de l’entraînement de la descente, ils ont réalisé les deux meilleurs temps, précise Christian Fémy, les conditions de course ne leur ont pas été très favorables avec le brouillard qu’ils ont dû subir par rapport à d’autres concurrents. L’organisation n’a pas voulu attendre que les conditions météo soient les mêmes pour tout le monde, c’est dommage mais c’est la compétition. Lors des épreuves techniques, ils ont réalisé une bonne manche sur deux, c’est là que l’or c’est peut-être joué aussi. Ce n’est pas simple de s’habituer à gagner, il faut faire beaucoup de courses avec ce genre de challenge et comme il manque un circuit de compétition sourds, nos skieurs ont peu d’occasion de se livrer pour une médaille d’or ».

Le volet des Deaflympics refermé, les prochains auront lieu dans quatre ans, comment se présente l’avenir du ski sourd et malentendant en France et peut-on imaginer une délégation Tricolore plus fournie à l’avenir ? « Avant tout, il faut que les skieurs sourds et malentendants sachent que les championnats de France et la Coupe de France leurs sont ouverts avec des podiums réservés pour cette catégorie, souligne le directeur sportif, nous avons 17 sportifs licenciés sourds dont 6 qui font de la compétition, essayons déjà de les fidéliser et de donner envie à d’autres de nous rejoindre. C’est avec la régularité de leur présence et de nos échanges que l’on pourra avancer ensemble et éviter de se retrouver uniquement tous les quatre ans ».
 
Le message est passé pour les prochains championnats de France 2020, où les skieurs sourds et malentendants pourront s’exprimer pleinement sur les pistes, accrocher des podiums et commencer pourquoi pas à se construire un avenir international.


Résultats

Nicolas Sarremejane (Tarbes handisport), 28 ans, porte drapeau de la délégation française : 2e en super-G, géant et slalom, 3e en combiné alpin
Thomas Luxcey (Club sportif sourd Annemasse), 29 ans : 3e en super-G.